La sécurité alimentaire en Méditerranée

 

Les céréales - et le blé tout particulièrement - sont depuis l’Antiquité des produits stratégiques du développement agricole, de la sécurité alimentaire et des échanges agro-commerciaux dans le Bassin méditerranéen. La céréaliculture constitue un secteur important dans les pays de la région. Le pain, nourriture incontournable, possède une forte charge culturelle et religieuse. 

Face aux dynamiques démographiques, géographiques et socio-économiques, ayant entraîné un accroissement continu des besoins alimentaires, la plupart des Etats méditerranéens sont devenus des importateurs nets de céréales. En moyenne, deux-tiers de la consommation domestique est couverte par les achats sur les marchés internationaux. L’Egypte est le premier importateur de blé de la planète.

Les pays arabes méditerranéens, du Maroc à la Syrie, qui ne comptent que pour 3% de la population mondiale, polarisent en moyenne, au cours de chaque campagne depuis le début du 21ème siècle, environ 15 à 17 % des importations mondiales de céréales, et entre 17 et 20% de celles en blé spécifiquement. L’évolution du prix de ces denrées vitales, le commerce et la sécurité (quantité et qualité) des approvisionnements sont des préoccupations majeures pour les pouvoirs publics, mais aussi pour les populations très sensibles à toute hausse du prix des céréales. Les projections onusiennes indiquent que les pays de l’Afrique du Nord/Moyen-Orient resteront à l’horizon 2050 la région du monde la plus dépendante aux importations céréalières, avec un déficit qui pourrait atteindre 114 millions de tonnes (contre environ 75 Mt actuellement).